• Extrait du même livre de Kundera

    " Goethe : Est-on vivant quand vive s'autres hommes?

    Dans la question de Goethe se dissimule tout le mystère de la condition d'écrivain : l'Homme, du fait qu'il écrit des livres, se changent en univers (ne parle-t-on pas de l'univers de Balzac, de celui de Tchekhov?) et le propre d'un univers c'est justement d'être unique. L'existence d'un autre univers le menace dans son essence même.

    (...)

    Celui qui écrit des livres est tout (un univers unique pour lui-même et pour tout les autres) ou rien. Et parce qu'il ne sera jamais donné à personne d'être tout, nous tous qui écrivons des livres, nous ne sommes rien. Nous sommes méconnus, jaloux, aigris, et nous sommes tous égaux : Banaka, moi et Goethe (et moi.. bouuuhhouuuu)

    (...)

    Car chacun souffre à l'idée de disparaître, non entendu et non aperçu, dans un univers indifférent, et de ce fait il veut (l'écrivain), pendant qu'il es encore temps, se changer lui-même en son propre univers de mots.


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  • Assis là, son âme dans les mains

    Il use la racine de ses ongles fatigués...

    fatigués de chercher.

    Assis là, sur ce sol presque mouillé de larmes alchoolisées,

    Il souille son coeur séché...

    Séché de ses pas las,

    Trotine et trébuche jusqu'à tomber plus bas.

    Ses cils s'abîment tant ils battent

    Et s'abattent sur ses yeux seuls et salis

    salis et trahis de son magique ami : L'idéal absolu.

    Elle est là et s'agite

    Elle l'imite.

    Ecorchée vive mais bien vivante,

    Elle tire le couvercle de leur vie pour le placer plus haut

    Le touche, et retouche ses cils abîmés

    Ignorants malheureux : ils sont aimés.


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  • extrait de Le livre du rire et de l'oubli de Kundera

    "La domination du monde, comme on le sait, anges et démons se la partagent. Pourtant le bien du monde n'implique pas que les anges aient l'avantage sur les démons (comme je le croyais quand j'étais enfant), mais que les pouvoirs des uns et des autres soient à peu près en équilibre. S'il y a dans le monde trop de sens incontestable (le pouvoir des anges), l'homme succombe sous son poids. Si le monde perd tout son sens(le règne des démons), on ne peut pas vivre non plus.

    (...)

    Les choses soudain privées de leur sens supposé, provoque chez nous le rire. (ex: un marxiste formé à Moscou croit aux horoscopes)

    (...)

    Quand l'ange a entendu pour la première fois le rire du Mâlin, il en a été frappé de stupeur. CA se passait pendant un festin, la salle pleine de monde et les gens ont été gagné l'un après l'autre par le rire du diable, qui est horriblement contagieux. L'ange comprenait clairement que ce rire était dirigé contre Dieu et contre la dignité de son oeuvre. Il savait qu'il devait réagir vite, d'une manière ou d'une autre (...) ne pouvant rien inventer lui-même, il a singé son adversaire (...) mais en lui donnant un sens opposé: Tandis que le rire du diable désignait l'absurdité des choses, l'ange voulait au contraire se réjouir que tout fût ici-bas bien ordonné, sagement conçu, bon et plein de sens.

    Ainsi, l'ange et le diable se faisaient face et, se montrant leur bouche ouverte, émettaient à peu près les mêmes sons, mais chacun exprimaiet par sa clameur des choses absolument contraires. Et le diable regardait rire l'ange, et il riait d'autant plus, d'autant mieux et d'autant plus franchement que l'ange qui riait était infiniment comique.

    Un rire ridicule, c'est la débâcle. Pourtant, les anges ont quand même obtenu un résultat. Ils nous ont trompés avec une imposture sémantique. Pour désigner leur imitation du rire et du rire originel (celui du diable) il n'y a qu'un seul mot. Aujourd'hui on ne se rend même plus compte que la même manifestation extérieur recouvre deux attitudes intérieures absolument opposées. Il y a deux rires et nous n'avons pas de mot pour les désigner (les distinguer)


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  • Si les gens aiment la passion, moi je la déteste, elle est vile et rend les gens faibles. Elle fait passer pour légitime des situations inadmissibles et fait accepter aux uns les comportements inacceptables des autres. Elle fait mal. Elle se fait passé pour quelque chose qui a de la valeur alors qu'elle n'est rien, puisqu'au contraire d'être fondée, méritée, au contraire de désirer de la perennité, elle est instinctive, abusive et éphémère.

    (...)

    Comment faire mon Dieu pour savoir ce qui est le mieux entre la raison et les sentiments ? La raison porte son nom ; elle a toujours raison, mais c'est toujours le coeur qui crie le plus fort.

    C'est niais à lire quand on prend du recul.. mais sur le coup le souvenir que j'ai c'était que je ressentais exactement ces mots là.. avec autant d'amphase que de pathétisme..


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  • Elle vient comme une envie d'aimer.

    Petite d'abord, on sent bien le cocon qui se forme autour d'elle

    Tout pour la protéger comme si elle avait des ailes

    On le sent au de soi :

    Il gonfle et s'ouvre : Elle se révèle

    Elle vient comme une envie d'aimer.

    Elle se nourrit de tout :

    De toi, de moi,

    de toi de toi de toi

    Elle monte et monte :

    D'abord au coeur, au fond de la gorge

    Mélange de sueur, de sucre d'orge

    Elle vient comme une envie d'aimer.

    La pression monte, l'envie est là

    Le papier devient Conte

    Crayon petit soldat se laisse dicter..

    Il apprend à Aimer.

    La poetesse



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