• Mes premières Lignes comme promis

    Mardi 23 Décembre. Gare Montparnasse, Train 2467 à destination de Jean-de-Luz partira voie 2 à 7h32. Le moment est enfin venu de me glisser dans le train. Je paye mon café, éteins ma cigarette et me dirige voie 2, comme la dame le demande. Les gares ont ceci de particulier qu'elles offrent un spectacle incroyable. Toutes ces personnes qui partent, pour aller où? Pourquoi? Pour rejoindre qui? La question qui ne manque pas de naître en mon esprit à chaque fois est de savoir si elles partent, ou si elles reviennent de l'endroit qu'elles ont quitté. A savoir quels sentiments ressentent-elles lorsqu'elles se trouvent comme moi prise dans ce flot humain veres les wagons, vers la destination choisie. La hall immense et ce mouvement perpetuel me donne à sentir la sensation exacerbée du départ. C'est l'angoisse qui monte, de trouver mon wagon, à temps, qu'ils ne partent pas sans moi, me laissant seule sur le quai. Sur le carreau. (...) En face de moi une femme assez grosse. Son visage rond lui donne la figure d'un personnage de dessin animé, sa peau est claire, envahie par des tâches de rousseur, des yeux vert foncé, sont visiblement fatigués, mais ils sont gais, alors je vois que cette fatigue dessinée là, autour de ses yeux, est celle d'une vie bien remplie, mais plus de joie que d'autre chose. Elle porte un chignon roux porté par de longues tiges qui se cognent aux manches de ses lunettes. C'est une vrai grand-mère qui fait des confitures et qui cache dans son armoire vieille d'un siècle une boite à bonbons.

    Mais voilà deux jeunes personnes (...) un garçn, une fille, 17 ans tous les deux. Ils se regarent comme deux tourtereaux  qu'ils sont, et ça fait mal à mon coeur. Lui, contemple son visage comme s'il était la huitième merveille du monde, elle se laisse contempler avec délectation. Et ça fait mal à mon coeur. Je cherche dans mes souvenirs si une fois seulement j'ai pu sentir ce souffle léger que l'on sent sur son visage quand le regard que l'on choisit se pose enfin sur soi. En vain. Ainsi les histoires que l'on vit ne restent pas, quand elles ne comptent pas. C'est peut-être pour cela, me dis-je, que l'impression d'être vierge me colle à la peau, quand bien même des aventures sont passées dans ma vie. Ma vie de 23 ans.

    (Extrait promis du premier livre de Camomille.)


  • Commentaires

    1
    Lundi 2 Mai 2005 à 18:37
    Où va t il ce train... ?
    Vers qui ou quoi vous mene t il ? Encore... douce Camomille qui tient ses promesses... sourire
    2
    camomille1 Profil de camomille1
    Mardi 3 Mai 2005 à 00:44
    Sélène
    Merci d'être passé.. c'était important que tu me lises.. te le dis pas mais te lis beaucoup et admire ton don..
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