• Je vis je meurs

    LOUISE LABE                              " JE VIS JE MEURS"

    Je vis, je meurs; je brûle et me noie.
    J'ai chaud extrême en endurant froidure;
    La vie m'est et trop molle et trop dure.
    J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

    Tout à un coup je ris et je larmoie,
    Et en plaisir maint grief tourment j'endure;
    Mon bien s'en va, et à jamais il dure;
    Tout en un coup , je sèche et je verdoie.

    Ainsi l'amour inconstamment me mène.
    Et quand je pense avoir plus de douleur,
    Sans y penser je me trouve hors de peine.

    Puis quand je crois ma joie certaine,
    Et être au haut de mon désiré heur,
    Il me remet en mon premier malheur.


  • Commentaires

    1
    Phylmots
    Vendredi 29 Avril 2005 à 15:30
    Le balancier
    Mouvement de la vie d'où naissent nos merveilleuses douleurs, nos terribles bonheurs, et l'art.
    2
    Vendredi 29 Avril 2005 à 19:40
    Partage.
    Luisant Soleil, que tu es bien heureus, De voir tousiours de t'Amie la face: Et toy, sa seur, qu'Endimion embrasse, Tant de repais de miel amoureus. Mars voit Venus: Mercure auentureus De Ciel en Ciel, de lieu en lieu se glasse: Et Iupiter remarque en mainte place Ses premiers ans plus gays et chaleureus. Voilà du Ciel la puissante harmonie, Qui les espirts diuins ensemble lie: Mais s'ils auoient ce qu'ils ayment lointein, Leur harmonie et ordre irreuocable Se tourneroit en erreur variable, Et comme moy trauailleroient en vain.
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